Oui je suis cruelle. Je te parle tous les deux jours et puis pouf plus rien.
C’est dix derniers jours, je les ai passé à courir un peu partout. Oui, j’ai kiffé. Oui, je n’ai pas pensé à toi. Là, je suis dans le Thalys, j’ai trois heures devant moi, je vais être là pour toi.
Bon, qu’est-ce que je vais te raconter ?
Je suis allée à Londres, voir ma copine d’amour. Je suis partie 4 jours avec l’Amoureux. Mais l’Amoureux est resté chez un autre ami. C’était des vacances ensemble/pas ensemble. C’était bien cool !
J’aime profondément cette ville de Londres, sa grandeur et sa diversité. Mon passé fait que j’y suis allée souvent, très souvent et depuis j’y retourne autant que je peux. J’ai beau aimé cette ville de tout mon coeur et admirer ces gens qui y vivent, je n’ai jamais voulu y habiter. Et puis, j’ai cette impression que Londres, c’est plus vraiment l’étranger. Étant à l’aise avec l’anglais, je comprends tout ce qui se passe autour de moi, et je connais la ville aussi, ça aide.
Sans déconner, je pourrais passer la journée à regarder les londoniens vivre. J’ai tellement d’amour pour ces gens-là qui parlent fort, avec leur accent tout rond, leur humour, leur façon de s’habiller, de vivre, de bouger, leur exubérance, leur volonté d’être toujours poli, d’être gentil et respectueux de l’autre.
Mon amie m’a fait découvrir un endroit magnifique : Kew Garden. C’est le jardin botanique de la Reine. C’est magnifique ! C’est immense et comme il faisait pas très beau, il y avait quasiment personne. J’te montre un peu. On s’est même fait un pote : Johnny. Bon il en voulait plus à mes amandes qu’autre chose mais il était trop cute.
La dernière fois, je te disais que j’étais allée à un talk sur le bonheur. Et le mec qui parlait nous avait demandé de noter notre bonheur sur une échelle de 1 à 10. Instinctivement, j’ai dit 6/10. Et puis, j’y ai réfléchi, et en fait je dirais 8/10. Pourquoi ? Parce que j’ai tout ou presque. J’ai l’amour, la famille, les amis, la santé, l’argent, l’intelligence d’esprit. Il me manque 1 seule chose pour être totalement heureuse : un boulot. Enfin pas n’importe quel boulot mais LE boulot où je pourrais être payée à faire ce que j’aime. Et c’est là que ça se complique… Bah oui la vie n’est pas aussi simple. J’aime tellement de choses que j’arrive pas encore à voir ce que je veux faire. C’est pas très clair.
Et puis, je sais plus trop quand je réfléchissais. Je sens que je me rapproche, mais je n’ai toujours pas la révélation. J’en suis arrivée à l’idée que je voulais fabriquer des choses de mes mains. Que je voulais fabriquer des matières. Et en même temps, je me suis rendue compte que dès que je fais quelque chose, j’ai besoin de l’autre sauf quand je tisse. Quand je tisse, je n’ai pas besoin de l’autre, je sais ce que je fais, où je vais. Quand je tisse, c’est un peu comme si je peignais au final. J’aime raconter des histoires à travers mes tissages.
D’ailleurs, j’ai enfin fini le dernier. Qu’est-ce qu’il a été dur à produire celui-là ! Je te le montre bientôt. Promis.
Je suis là, dans mon train, à regarder le paysage défiler, le soleil brille, le ciel est bleu parfaitement dégagé. C’est beau. Et je suis là. J’ai le temps et j’admire. Et je suis heureuse. Il m’aura fallu 27 ans pour me dire que la vie c’est beau ! Je suis heureuse d’être là où je suis, d’être qui je suis. J’ai tellement de chose incroyable qui m’attendent et je vais toutes les bouffer avec intensité, avec joie, avec bonheur. Je ne dis pas que la vie c’est le monde des bisounours mais tout arrive pour une raison.
Bon aller, je m’arrête ici.